Bonjour Flavia,
Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Flavia Light et je suis Vice-Présidente de Visit Denver, en charge du Développement Touristique de la ville. J’ai grandi au Brésil et je vis aujourd’hui sous le soleil de Denver !
Si Denver était une personne, comment la décririez-vous en 3 mots, et pourquoi ?
- Vibrante : pour ses quartiers dynamiques, sa vie nocturne animée et sa gastronomie variée.
- Aventurière : pour son esprit tourné vers l’extérieur, qu’il s’agisse de randonnée, de vélo ou de concerts dans un amphithéâtre à ciel ouvert (comme Red Rocks).
- Culturelle : pour ses racines artistiques profondes, avec ses galeries uniques, ses musées, son street art et ses festivals.
Si un visiteur n’avait que 24 heures à passer à Denver, que lui recommanderiez-vous absolument ?
En réalité, 24 heures ne suffisent pas pour découvrir Denver. Nous conseillons plutôt de rester 2 à 3 nuits afin d’explorer la ville et ses nombreux quartiers. Voici cependant un aperçu d’un itinéraire sur une journée :
- Commencez la matinée au Denver Central Market dans le quartier artistique de RiNo : un lieu vibrant de saveurs locales et d’énergie créative. Commandez un café et un croissant, puis laissez-vous porter au gré des fresques murales colorées qui font du quartier une véritable galerie à ciel ouvert.
- Ensuite, longez à pied ou à vélo le South Platte River Trail jusqu’à Confluence Park, là où Denver fut fondée. Poursuivez vers LoDo (Lower Downtown) pour admirer l’architecture historique et la majestueuse gare de Union Station, où vous pourrez déjeuner sous les plafonds Beaux-Arts.
- L’après-midi, visitez le Denver Art Museum ou le Clyfford Still Museum, deux joyaux culturels et architecturaux. Puis, si le temps le permet, filez à seulement 25 minutes vers l’ouest pour découvrir le parc de Red Rocks : même sans concert, le site est une merveille sculptée dans la roche rouge.
- Pour terminer la journée en beauté, dégustez une bière artisanale locale et attablez-vous dans l’un des nombreux restaurants des quartiers de Highlands ou de South Broadway, à l’énergie à la fois électrique et décontractée.
Pouvez-vous nous partager une anecdote insolite ou méconnue sur Denver ou l’un de ses quartiers ?
Voici une petite curiosité : au début du XXe siècle, le quartier de Five Points était surnommé le « Harlem de l’Ouest ». On y accueillait des légendes du jazz comme Duke Ellington et Billie Holiday. Aujourd’hui redécouvert, ce quartier célèbre à nouveau son héritage afro-américain à travers des lieux emblématiques comme le Black American West Museum, et il dispose d’une scène jazz et culinaire en plein essor.
Imaginez que vous soyez guide pour une journée. Quel itinéraire “hors des sentiers battus” proposeriez-vous ?
Je commencerais par Highlands, un quartier historique de l’autre côté de la rivière. On y trouve de charmantes maisons victoriennes, des rues arborées et des cafés indépendants. Après un café digne de ce nom et une pâtisserie au Café Avanti, nous traverserions le pont emblématique Highland Bridge, d’où l’on aperçoit la skyline de la ville avec les Rocheuses en arrière-plan.
Puis direction le Denver Botanic Gardens : une oasis magnifiquement aménagée, où se mêlent flore alpine, influences japonaises et méditerranéennes. Un lieu paisible, loin du circuit touristique classique.
Pour le déjeuner, cap sur South Pearl Street, une petite rue charmante avec ses boutiques, librairies et restaurants farm-to-table. L’âme de Denver s’y exprime : calme, élégance et authenticité.
L’après-midi, je vous emmènerais découvrir l’Institut Kirkland des Arts Décoratifs au Denver Art Museum : un bijou méconnu qui surprend tout le monde. Imaginez une collection intime de pièces Art nouveau, Bauhaus ou mid-century présentées façon salon.
Enfin, nous terminerions la journée sur une terrasse en rooftop, par exemple à El Five, autour de tapas et d’une vue panoramique sur la ville et les montagnes. Nous trinquerions à l’élégance et à la créativité de Denver, où l’art et la nature cohabitent harmonieusement.
Quelle spécialité culinaire ou boisson locale doit absolument goûter un visiteur pour capter l’esprit de Denver ?
La gastronomie de Denver est éclectique et diversifiée, mais ce qui la distingue, c’est l’importance donnée aux produits frais et locaux.
Quelques restaurants que j’apprécie :
- Mercantile Dining & Provision (Union Station) : un des temples du farm-to-table, avec produits de saison issus des fermes et ranchs du Colorado
- Root Down (Highland) : cuisine créative et végétale, en collaboration avec des producteurs locaux
- Pasque (Downtown) : nouvelle adresse engagée, cuisine zéro déchet et approvisionnement selon les saisons
- Alma Fonda Fina (1 Étoile Michelin) : cuisine mexicaine raffinée, mêlant ingrédients locaux et techniques modernes
- The Wolf’s Tailor (1 Étoile + Étoile Verte Michelin) : menus évolutifs axés sur la fermentation et l’approvisionnement hyperlocal
- Beckon (1 Étoile Michelin) : restaurant intimiste de 18 couverts où les menus Dégustation sont composés exclusivement de produits locaux et de saison
Denver compte 26 restaurants récompensés par Michelin, dont 14 offrent une excellente cuisine à prix abordable.
Comment la ville s’adresse-t-elle aux familles, aux amateurs d’aventures et aux passionnés de culture ?
Nos visiteurs aiment souvent les activités de plein air, mais ce sont aussi des gastronomes, des amateurs d’art ou des familles à la recherche d’expériences variées :
- Pour les familles : un zoo de renom (Denver Zoo), un musée des sciences (Denver Museum of Nature & Science) et un centre-ville très agréable à parcourir à pied
- Pour les amateurs d’aventures : des randonnées dans les contreforts des Rocheuses dès le matin, suivies le soir d’un dîner dans des restaurants primés
- Pour les passionnés de culture : des expositions immersives sur les cultures autochtones au Denver Art Museum et au History Colorado Center, l’histoire du jazz au Black American West Museum & Heritage Center, et l’art contemporain au Museum of Contemporary Art.
Et bien sûr, Denver est la porte d’entrée idéale vers les montagnes Rocheuses. Nous encourageons toujours les visiteurs à passer quelques jours dans la ville d’abord, pour s’imprégner de son atmosphère et s’acclimater à l’altitude, avant de partir explorer les montagnes.
Y a-t-il un événement local que vous attendez chaque année avec impatience ?
Je vais peut-être sembler partiale (puisque mon équipe l’organise), mais j’attends toujours avec impatience la Denver Arts Week. C’est une célébration de la créativité dans tous les quartiers : galeries ouvertes en nocturne, musées gratuits, art public vibrant… En 2025, elle aura lieu du 7 au 16 novembre.
Quelle est votre saison préférée à Denver, et pourquoi ? Avez-vous un rituel à ce moment-là ?
Le printemps, sans hésiter. C’est la saison où les fleurs et les arbres renaissent après l’hiver. J’aime alors partir pour de longues promenades matinales sur les nombreux sentiers qui traversent Denver, baignés de soleil. J’ai l’impression que la ville et moi nous réveillons ensemble, dans une sorte de réflexion partagée, pour mieux nous préparer à l’été.
Pouvez-vous nous raconter une rencontre mémorable avec un touriste qui vous a marquée ?
Oui. Je me souviens particulièrement d’un couple venu de Lyon, qui a visité Denver pendant la Denver Restaurant Week. Voyageurs aguerris, ils connaissaient déjà les États-Unis, mais c’était leur première incursion à l’intérieur du pays. Ils avaient choisi Denver par curiosité pour l’Ouest américain, au-delà des clichés.
Ils m’ont confié que Denver les avait surpris, en bien. Ils ont été frappés par la facilité de se déplacer à pied dans le centre. Installés près d’Union Station, ils ont exploré les quartiers à pied : les bâtiments en briques de LoDo, les fresques de RiNo, l’élégance tranquille du Golden Triangle. Cela leur rappelait la découverte d’une ville européenne : chaque quartier dispose de sa propre personnalité, et se visite à pied.
Ce qui les a le plus marqués, c’est l’alliance entre gastronomie et authenticité culturelle. Ils sont venus pour la cuisine, et Denver a largement répondu à leurs attentes. Et plus encore, ils ont perçu à travers cette gastronomie l’histoire de la ville au sens large, faite d’héritage local, d’influences internationales et de créativité enracinée dans le territoire du Colorado.
Ils ont également été fascinés par l’authenticité de la culture western. Ils ont visité un ranch en activité, assisté à un concert de bluegrass, et découvert le History Colorado Center. Ils expliquaient que cela leur avait permis de toucher du doigt l’esprit américain, à la fois authentique, pluriel et empreint de fierté, qu’ils n’avaient jamais rencontré lors de leurs précédents séjours aux États-Unis.
Avant de partir, ils m’ont confié : « Nous sommes venus pour la gastronomie et l’ouest sauvage, Denver nous a offert les deux. C’est une ville qui nourrit la curiosité. » Ces mots m’ont profondément marquée : ils font écho à ce qui rend notre ville si unique, ce n’est pas seulement sa beauté ou ses événements, mais sa capacité à connecter les visiteurs à une histoire, une culture et un rythme de vie profondément américains, mais universellement chaleureux.
Enfin, si vous deviez résumer Denver par une chanson, une odeur et une couleur ?
- Chanson : Rocky Mountain High de John Denver (un cliché, mais mérité)
- Odeur : l’air pur et vif de la montagne
- Couleur : l’orange terracotta du soleil frappant Red Rocks au coucher du soleil
Merci beaucoup Flavia !