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Pour les fans de l’artiste

Né le 24 mai 1941 au Saint Mary’s Hospital de Duluth, Bob Dylan habita jusqu’en 1948 une maison sur les hauteurs dominant le lac Supérieur, allant au jardin d’enfants de la Nettleton Elementary School.

Sa naissance

Né le 24 mai 1941 au Saint Mary’s Hospital de Duluth, Bob Dylan habita jusqu’en 1948 une maison sur les hauteurs dominant le lac Supérieur, allant au jardin d’enfants de la Nettleton Elementary School (108 E. 6th St.). Pape incontesté de la pop musique mondiale, il aurait choisi ce nom en hommage au poète gallois Dylan Thomas.

Son enfance à Hibbing

80 miles au nord-ouest de Duluth, Hibbing, la ville natale de sa mère, est au cœur des mines de fer de la Mesabi Range. C’est dans ce cadre plutôt austère voire lunaire semé de cratères de mines à ciel ouvert, que la famille Zimmerman déménage en 1948 alors que son père a contracté la polio. Zimbo (son surnom d’alors) y vécut jusqu’en 1959, année de son départ pour Minneapolis. Il écoute des disques chez son copain John Bucklen dont le père est musicien et la sœur possède un tourne-disque et les radios passant blues, country et rock’n’roll. Ils s’enregistrent sur le magnétophone de John. Il achète ses premières guitares (électriques), pilote sa Harley puis son cabriolet Ford rose en compagnie d’Echo Helstrom, ravissante finlandaise ressemblant à Brigitte Bardot, à l’époque une star mondiale qui lui inspire l’une des toutes premières chansons. C’est peut-être Echo qui est « The Girl from the North Country ». Il va chanter pour elle lors de l’un de ses premiers concerts « I got a girl and her name is Echo… ». Chez le père de celle-ci, il écoute Jimmie Rodgers apprivoisant les codes de la country originelle. Avec ses copains d’école, il forme ses premiers groupes, les Shadow Blasters ou les Golden Chords. « Le plus important est alors de jouer le plus fort possible ».

A Hibbings, de nombreuses adresses font référence à Dylan, certaines ont disparu, d’autres ont changé d’activité.

La maison familiale se trouve 2425, 7th Avenue East, sur une section nommée depuis 2005 « Dylan Drive » à seulement deux blocks de sa High School. Les Golden Chords répétaient dans le garage. On trouve une exposition permanente ainsi qu’un important fond d’archives lui étant consacrées à la Hibbing Public Library (2020 East 5th Avenue) qui a conçu un plan de visite à pied alignant sur deux miles une quinzaine de hauts lieux liés à sa vie de jeune homme. Sur le livre d’or de fin d’année des terminales pieusement conservé, il écrit en 1959 : « Je pars rejoindre Little Richard »… La Hibbing High School (800 East 21st Street) est immanquable. Construite en 1923, elle possède une superbe salle de spectacles de 1800 places aux lustres monstrueux accueillant les spectacles de l’école. Le 5 avril 1957 voit le premier concert public de Bob lors de l’annuel spectacle de printemps. En chemise rose et les cheveux gominés, il joue avec « Les Cashmeres », formé avec trois de ses comparses. « Jenny, Jenny, Jenny » et « True Fine Mama » de Little Richard lui permettent de se déchaîner au piano en imitant le rocker fou de Géorgie. A l’été 1957, Bob et  son ami John Bucklen se rendent à Virginia, 15 miles à l’est de Hibbing, rencontrer le DJ de la radio locale WHLB. Jim Dandy, de son vrai nom James Reese, l’un des rares Noirs de la ville, connaît bien le blues. Il va aussi très certainement éclairer Bob sur la condition des Noirs. Le 6 février 1958, avec les Golden Chords, il hurle, debout au piano, « Rock and Roll Is Here to Stay » et surtout « Tutti Frutti » à la manière de Little Richard. Le proviseur fait couper le micro sous les sifflets acclamant les paroles salaces au second degré de la chanson de son idole…! Le 9 janvier 1959, il revient sur scène avec les Shadow Blasters ou selon d’autres sources celui d’Elston Gunnn (un autre nom qu’il réutilisera) & ses Rock Boppers avec John Bucklen comme guitariste. Il obtient son bac en juin 1959. En récompense, un oncle lui offre sa collection de 78 tours du bluesman Huddie Leadbelly. En juin 1959, il se rend à Fargo, sur la Red River à la frontière du Dakota du Nord. Il postule pour être le pianiste de Bobby Vee sous le nom d’ Elston Gunnn (voir plus loin). En septembre, il rallie la fac de Minneapolis, ville qu’il fréquentait déjà beaucoup au grand désespoir d’Echo qu’il quitte par la même occasion.

Bob se fournissait chez Crippa Music (313 East Howard St) ou Braman Music (208 East Howard St), travaillant au magasin de ses oncles, Micka Furniture & Electric (1925 5th Ave E). Grand fan de James Dean et de Marlon Brando, il entrait gratuitement au Lybba Theatre (2135 1st Avenue), un cinéma appartenant à sa famille, actif de 1947 à 1976. Il a été occupé depuis par le Sunrise Deli-Lybba. La National Guard Armory (2310 Brooklyn Drive) fut le site du premier concert payant des Golden Chords, le 1er mars 1958. Dylan retrouvait sa petite amie Echo Helstrom au L&B Cafe (417 East Howard Street), au Sportsmen’s Cafe (509 East Howard Street) ou au Collier’s BBQ & Bar (1928 East 4th Ave) où Dylan jouait avec les Golden Chords, puis sous le nom d’Elston Gunn & the Rock Boppers, devenu un restaurant chinois. La salle art déco de 1935 du Memorial Building – Little Theater (400 East 23rd Street), aujourd’hui le Hibbing Historical Society Museum, vit les Golden Chords participer à un concours de talents en février 1958. Le groupe se déchaîna sur « Big Black Train », sans doute le seul rock’n’roll originel écrit par Dylan. Les juges préférèrent récompenser un mime… 400 personnes se pressèrent pour la bar mitzvah du petit Robert le 12 juin 1954, à l’Androy Hotel (2010 5th Av. E.). Toujours coiffé de sa superbe enseigne rétro, c’est aujourd’hui une maison de retraite pour revenus modestes. Bob venait jouer au Hibbing Bowling Center (1929 5th Av. E.). Avec John Bucklen, ils s’achetaient des casquettes comme celles de Gene Vincent ou Marlon Brando chez Feldman’s (405 E.Howard St.) où sa mère travaillait à mi-temps.

Chaque fin mai, Hibbing célèbre la Bob Dylan Week.

Sa jeunesse et son attachement à Duluth

Il revient néanmoins tout exprès à Duluth alors qu’il n’a pas encore 18 ans, assister en 1959 au dernier concert donné au Duluth Armory (2416 London Road) par Buddy Holly, J.P. Richardson, plus connu sous le sobriquet de Big Bopper et Ritchie Valens. L’événement surnommé « le jour où la musique est morte » (en raison de leur mort qui suivra) va marquer tous les fans de musique. Fasciné par Buddy Holly, Dylan affirma plus tard que leurs regards s’étaient croisés, l’interprétant comme une passation de témoin … Un parcours d’un peu moins de deux miles, signalé par une série de panneaux marqués de la silhouette de l’artiste, aligne les sites reliant la ville à Bob.

Initialement propagateur de la musique folk contestataire inspirée de Woody Guthrie, il acquiert une renommée internationale, ses grands succès étant repris par d’autres aux Etats-Unis (Joan Baez) et en Europe (Donovan), notamment en France (Hughes Aufray, Richard Anthony).

Son influence devient considérable et ses textes coïncident avec la contestation des années 1960, les mouvements des Noirs pour leurs droits civiques, la Guerre du Vietnam et le désir d’une vie plus en phase avec la nature. Son évolution musicale, passant de l’acoustique à l’électrique, l’installe définitivement au panthéon de la pop.

Son état natal a toujours été très présent dans son œuvre. Par exemple son album « Highway 61 Revisited« , se réfère à la route descendant du Canada en passant par Duluth, jusqu’au delta du Mississippi où elle devient la Route du Blues, une source d’inspiration pour tous les « songwriters » du monde entier. « Desolation Row » (toujours sur l’album « Highway 61 Revisited ») s’inspire du lynchage en 1920 de trois Noirs par une foule persuadée qu’ils avaient violé et tué une jeune fille blanche. Un mémorial en leur honneur se trouve au carrefour 1st Street et 2nd Avenue, pas très loin de sa maison d’enfance.

Chaque année à la fin du mois de mai, a lieu à Duluth la Dylan Fest, une semaine de spectacles, d’expositions et d’animations diverses sur et autour de Bob Dylan.

Sa nouvelle vie à Minneapolis

Après son enfance à Hibbing, il part à la fac de Minneapolis où, séchant la plupart des cours, il va jouer dans les bars locaux avant de partir pour Greenwich Village, faisant le trait d’union entre la Beat Generation et les Hippies du Flower Power.

Un portrait immense, intitulé « The Times They Are A-Changin’« , s’étalant sur une hauteur de cinq étages, montre l’artiste à trois époques de sa vie : tout jeune, à la maturité et aujourd’hui, coiffé de son stetson immaculé. Achevée à l’automne 2015 en plein centre ville au coin de 5th Street et  Hennepin Avenue S, elle est constituée de trois photos géantes se fondant dans des motifs géométriques multicolores conçus par le brésilien Eduardo Kobra.

L’Orpheum Theatre (910 Hennepin Av. S.) est l’une des grandes salles de spectacle de la ville où passent aussi les comédies musicales. Inauguré en 1921, il appartenint à Bob Dylan de 1979 à 1988, quand il le céda à la ville. Il s’y produisit en 1992 et en 2014.

Bob Dylan resta inscrit à l’University of Minnesota du Mississippi de l’automne 1959 à l’automne 1960. Il semblerait avoir très peu assisté aux cours. Mais il se fit vite un nom sur la scène folk du quartier de Dinkytown. L’U of M ou encore The U, comme l’appelle les locaux, propose désormais dans ses programmes de cours, une « Bob Dylan class »… ! 4th Street, traversant le cœur de Dinkytown, serait la rue même qui aurait inspiré « Positively 4th Street« , single sorti en 1965. Le 22 juillet 2015, le conseil municipal renomma une rue proche du CHS Field, le stade où se produit l’équipe de base-ball des Saints (St Paul), « Positively 4th Street » d’après la chanson.

A proximité de l’emblématique Varsity Theater, c’est au dessus du Gray’s Drugstore aujourd’hui le Loring Pasta Bar (327 14th Av. SE.) que Dylan habita quelque temps. Il venait jouer au O’Clock Scholar (5th St SE. & 14th Ave. SE.), devenu un magasin de vidéos… Dylan y retrouvait « Spider » John Koerner qui y avait lancé la mode du country blues à Minneapolis, en trio avec Ray et Glover (voir plus loin).

Une fois étudiant, il habita un court moment la résidence de la fraternité Sigma Alpha (15 University Av. SE.). Il s’installa plus tard chez Bonnie Beecher, une autre « Girl from the North Country » possible (qui fera carrière comme actrice, notamment dans « Star Trek » !) chez qui sont enregistrées 26 chansons regroupées plus tard sous le nom de « Minnesota Tape«  ou « Songs for Bonnie » en hommage à sa petite amie.

Dylan chantera au Northrop Auditorium (sur le site de l’U of M rive gauche du Mississippi) la nuit du 4 novembre 2008 lors de l’élection de Barack Obama en s’auto paraphrasant : « It looks like things are going to change now » (« On dirait que les choses vont changer maintenant »). L’actuel Hamline University Bookstore (722 N. Snelling Ave, St. Paul) était autrefois le Purple Onion Pizza Parlor où Dylan jouait entre la fin 1959 et le printemps 1960.

En 1959, Dylan trouvait ses cordes de guitares chez Podium (Jadis situé au 425 14th Ave SE mais aujourd’hui 4151 Minnehaha Ave). En arrivant aux Twin Cities, il avait troqué sa guitare électrique pour une acoustique, l’outil de base pour tout artiste folk qui se respecte.

A l’instigation de son frère, David, il revint en 1974 à Minneapolis pour terminer « Blood on The Tracks« , son 15ème album. Sound 80, le studio d’enregistrement, se trouvait 2709 E 25th St., une adresse occupée maintenant par un laboratoire scientifique. Ayant vu passer Cat Stevens ou Prince pour ses premières démos, le studio existe toujours en plein centre (222 S 9th St.). Parmi les fresques de Sergey Trubetskoy ornant les murs de Dinkyown et de Marcy-Holmes depuis 2006, le Dylan Mural au coin de la 14th et 4th St, rappelle son album « Positively 4th Street ». Sur une autre, on reconnaît Jim Morrison, des Doors, une autre icône des sixties.

Un peu plus au Sud-est, le château d’eau de 1906 de Tower Hill Park (55 Malcolm Ave. SE), visible depuis sa chambre de Dinkytown, aurait inspiré à Bob, « All Along the Watchtower« , sortie en 1967 sur l’album « John Wesley Harding » et dont la reprise assez fulgurante de Jimi Hendrix allait à son tour influencer Dylan. La crème du rock a joué cette chanson, de Springsteen à U2, Eric Clapton ou Neil Young.

Au superbe Minnesota History Center (St Paul, 345 W Kellogg Bd), on peut écouter (gratuitement) la « Minnesota Party Tape », 12 classiques du répertoire country et folk, traditionnels ou écrits par Jimmy Rodgers ou Woody Guthrie, chantés par Dylan en 1960. Le Palmer’s Bar (500 Cedar Avenue), en activité depuis 1906, est un autre endroit où Dylan venait faire le bœuf avec Koerner, Ray & Glover, trio folk mentionné par ailleurs.

Ces quinze mois à Minneapolis vont permettre à Dylan de s’imprégner de la culture folk protestataire incarnée par Woody Guthrie dont il découvre « En Route pour la Gloire », son autobiographie (adaptée au cinéma en 1976 par Hal Ashby avec David Carradine, qui aura une énorme influence sur son œuvre future. Le 24 janvier 1961, Bob Dylan débarque à Manhattan, sa légende est en marche.

Le Minnesota, cher à son cœur

« The Girl from the North Country » sans doute autobiographique (un duo célébre avec Johnny Cash dans l’album « Nashville Skyline« ), « Desolation Row« , « Walls of Red Wing« , « North Country Blues«  ou « Something There Is About You« , sont d’autres illustrations de l’importance de son Etat natal dans son cœur. Il déclara dès 1963 : « Contrairement aux rumeurs, je suis très fier de ma région d’origine ».

L’office de tourisme du Minnesota récapitule une partie des lieux et des sites importants https://www.exploreminnesota.com/itinerary/highway-61-revisited-bob-dylan-tour.

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